RSOC Vol. 18 No. 25 2021 pp 1-2. Publié en ligne 15 septembre 2021.

L’examen oculaire

Allen Foster

Professeur de santé oculaire internationale, London School of Hygiene & Tropical Medicine, Londres, Royaume-Uni.


Priya Morjaria

Chercheuse attachée et optométriste spécialisée en santé publique, London School of Hygiene & Tropical Medicine, Royaume-Uni.


Une agente de santé oculaire examine l’œil d’une fillette avec une lampe torche.
© Shivam Maini, Operation Eyesight CC BY-NC 4.0
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Tous les personnels de santé devraient être formés à examiner correctement le segment antérieur de l’œil. Ce numéro explique comment réaliser cet examen dans un contexte où les ressources sont limitées.

La plupart des patients présentant une affection oculaire ou un problème de vision consultent en premier lieu un professionnel de la santé qui n’est pas un ophtalmologiste. Dans les pays à revenu élevé, ce professionnel peut être un médecin généraliste, un opticien ou un optométriste ; dans les pays à ressources limitées, il s’agira plus probablement d’un agent de santé communautaire ou d’un agent de santé primaire. Ces agents de santé, qui doivent être capables d’évaluer n’importe quelle affection, ont souvent peu d’expérience et des connaissances limitées en ce qui concerne les maladies oculaires et, par ailleurs, disposent de peu d’équipement pour examiner l’œil. Ils peuvent donc se sentir impuissants et incapables d’aider les patients qui présentent un problème oculaire. En pratique, pourtant, un certain nombre d’affections oculaires courantes peuvent être diagnostiquées par un simple examen de l’œil à la lampe torche et une évaluation de la vision avec un tableau d’acuité visuelle ; ces deux types d’examen sont peu coûteux et faciles à réaliser.

Le but de ce numéro est d’aider les personnels non spécialisés à examiner l’œil de manière assurée et compétente. a deuxième étape consiste à évaluer la vision dans chaque œil.

La première étape est l’anamnèse. Il peut être utile de répartir les signes et symptômes des maladies oculaires courantes dans quatre groupes principaux de symptômes :

  1. Œil ou yeux rouge(s) et douloureux (y compris traumatisme oculaire).
  2. Baisse de la vision de loin, qu’elle soit soudaine ou progressive, dans un œil ou les deux.
  3. Diminution de la capacité à lire les petits caractères ou à voir les objets de près après l’âge de 40 ans.
  4. Tout autre symptôme oculaire spécifique, par exemple diplopie, œdème palpébral, larmoiement ou strabisme.

Si l’on commence par décider lequel de ces quatre groupes correspond aux symptômes dont se plaint le patient, on peut ensuite commencer à réfléchir aux diagnostics possibles.

La deuxième étape consiste à évaluer la vision dans chaque œil. La page 6 décrit l’évaluation de la vision de loin et la page 7 décrit l’évaluation de la vision pour les patients se plaignant de difficultés de lecture de près. À noter : l’importance de la perte visuelle est une indication de la gravité de l’affection oculaire dont souffre le patient.

La troisième étape consiste à examiner le segment antérieur de l’œil à l’aide d’une lampe torche (voir page 8). Posez-vous les questions suivantes :

  • Les yeux sont-ils droits ? L’apparence des paupières est-elle normale ? Est-ce qu’elles s’ouvrent et se ferment normalement ? Les cils sont-ils normaux? Observez-vous une rougeur ou un œdème ?
  • Le blanc de l’œil paraît-il blanc ? Y a-t-il présence de rougeur, larmoiement ou œdème ?
  • La cornée est-elle transparente ? Comporte-t-elle des zones grisâtres ou blanchâtres ?
  • La pupille est-elle ronde et noire ? Est-ce que son diamètre diminue en lumière vive ? Le reflet pupillaire est-il présent ?

Si la réponse à certaines de ces questions est « Non », alors ceci vous mènera à une suspicion de diagnostic ; l’affection pourra être traitable (conjonctivite, par exemple) ou sa prise en charge pourra nécessiter l’orientation vers un spécialiste (cataracte, par exemple).

D’autres examens peuvent également être réalisés avec du matériel peu coûteux, notamment :

  • Examen du nerf optique et de la rétine avec l’équipement de poche Arclight (page 10)
  • Examen du reflet pupillaire (page 14)
  • Mesure de la pression intraoculaire (page 16)
  • Exploration du champ visuel (page 18)
  • Vérification de l’alignement des yeux et des mouvements oculaires (page 15).

Les personnels de santé n’auront pas tous les connaissances, l’expérience et l’équipement nécessaires à la réalisation de ces examens complémentaires. Nous espérons, toutefois, que ce numéro de la Revue de Santé Oculaire Communautaire fournira à tous les personnels de santé les connaissances nécessaires pour recueillir les antécédents de maladie oculaire, mesurer l’acuité visuelle et réaliser un bon examen de la partie externe de l’œil à l’aide d’une lampe torche. Nous espérons que ce numéro vous apportera les connaissances nécessaires pour avoir pleinement confiance en vos compétences.