Prise en charge complète de la basse vision au Sri Lanka
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Le Sri Lanka offre des services de santé gratuits dans les hôpitaux du gouvernement et autres lieux de soins, fait inhabituel pour un pays de faible ou moyen revenu.
Auparavant, seules trois consultations basse vision, dans des hôpitaux tertiaires, assuraient la prise en charge des quelque 140 000 personnes atteintes de basse vision au Sri Lanka ; par conséquent, peu de personnes avaient accès à l’aide dont elles auraient eu besoin.
Lors de l’élaboration du plan national de santé oculaire en 2007, des organisations non gouvernementales internationales (ONGI) comme Sightsavers et le International Centre for Eye Care Education ont beaucoup insisté sur l’importance d’inclure la basse vision. En conséquence, et grâce au soutien du ministère de la santé, les services basse vision ont été inclus dans le plan national dès le départ. Les liens nécessaires entre les secteurs de l’éducation, de la réadaptation et des services sociaux ont également pu être mis en place.
La mise en œuvre du plan a débuté en 2008. La priorité était d’abord de renforcer les trois consultations basse vision au niveau tertiaire, afin qu’elles puissent former les personnes atteintes de basse vision à utiliser au mieux leurs capacités visuelles, à s’orienter et à se déplacer, en plus de leur offrir un soutien psychologique.
Dix consultations basse vision de niveau secondaire ont ensuite été mises en place dans les hôpitaux de district existants, ainsi qu’un solide réseau d’orientation-recours entre ces dix consultations et les trois consultations au niveau tertiaire. Les consultations au niveau secondaire, accessibles à la majorité, offrent les services suivants : évaluation complète de la basse vision, fourniture d’aides visuelles et formation à leur utilisation. Les personnes qui présentent des besoins complexes sont orientées vers la consultation de niveau tertiaire la plus proche.
Ce sont des techniciens en ophtalmologie qui offrent les soins basse vision dans les dix consultations au niveau secondaire. Ces personnels étaient déjà en poste dans les services d’ophtalmologie des hôpitaux de district et leur salaire est payé par le gouvernement. Leur disponibilité, leur expérience professionnelle et leurs compétences en réfraction faisaient d’eux des candidats idéaux à la formation en soins basse vision.
D’énormes progrès ont déjà été accomplis. Dès 2010, presque 8 000 personnes (dont 10 % étaient des enfants) avaient été vues en consultation basse vision, soit près de cinq fois le total des trois années précédentes.
L’étape suivante consistera à élargir les soins pour la basse vision par le biais de services de réadaptation à base communautaire (RBC), afin d’inclure les zones mal desservies et les personnes jusqu’à présent exclues des soins. Ces soins basse vision seront intégrés aux programmes de RBC déjà en place.
La planification et la mise en œuvre du programme sont gérées par le docteur Saman Senanayake, responsable national des services pour la basse vision, qui travaille en consultation avec le ministère de la santé et les ONGI. Le programme a pu être élargi grâce à un effort commun de planification, de plaidoyer et de développement des ressources humaines, et grâce à la disponibilité d’équipements peu coûteux et abordables.